Impatiente de revoir ma ville sous la neige des fêtes de fin d’année, j’ai envie de partager avec toi, lecteur, mon amour pour ce lieu et, qui sait, te suggérer ainsi une destination pour tes prochaines vacances. On est étonné parfois d’apprendre qu’avec une escale à Varsovie, Munich, Prague ou Vienne, elle se trouve à trois heures de vol de Paris !
Son nom Lviv est difficilement prononçable pour un Français, pourtant une fois visitée, cette « perle d’Europe » reste à toujours gravée dans son coeur.
La ville de Lviv a été fondée au XIII siècle par Danylo Galytskiy, roi de Galicie-Volhynie, sous le drapeau ruthène (ukrainien ancien). Un important carrefour commercial, culturel, scientifique de l’Europe Centrale, la cité obtient en 1356 les droits de Magdebourg ainsi que le droit de se gouverner elle-même.
Plus tard, durant sept siècles, son pouvoir changera 8 fois. La ville vivra le couronnement de plusieurs rois de Pologne, le règne de l’Empire Austro-Hongrois, l’occupation par les Soviets et enfin, depuis la chute du mur de Berlin et l’indépendance de l’Ukraine en 1991, elle redeviendra telle quelle a été imaginée – la ville oxygène, libre, européenne et ouverte au monde. Toutes les nations qui y ont vécu la considèreront pour toujours la sienne. Elle restera une ville polonaise Lwów pour les polonais, Lemberg pour les autrichiens, Shtetl traditionnel pour les juifs. En même temps, forte de son identité, de sa culture, de ses traditions, de sa jeunesse, elle est le symbole de toute revendication nationale ukrainienne.
Son centre piéton qui traverse le quartier ruthène et relie l’ancien quartier arménien à l’ancien quartier juif, son avenue de la Liberté qui donne sur l’Opéra de Lviv, l’un des plus magnifiques d’Europe, ses multiples théâtres, son architecture qui représente le mélange des traditions ukrainiennes, italiennes, polonaises, autrichiennes, juives, son baroque tardif dansant et son Art Nouveau, tout est fait ici pour envoûter le visiteur curieux.
Plus de 1 400 cafés au centre ville vous accueillent autour d’une traditionnelle tasse de café (la boisson la plus bue de la ville, car pour ceux qui s’intéressent à l’histoire, c’est grâce à Yuriy Franz Kulczyckiy, originaire de la région, que l’Europe a goûté à son premier café), accompagnées des traditionnelles viennoiseries et du chocolat.
Les brasseries et les restaurants ne manquent pas ici non plus et la cuisine ukrainienne séduira les plus gourmands.
Ce n’est pas par hasard que les supporteurs du Championnat d’Europe 2012 qu’ils soient danois, polonais, portugais, français ou hollandais … avaient du mal à la quitter. Les yeux des Lviviennes sont-ils pour quelque chose ?
Au plaisir de vous croiser dans les rues de Lviv,
Julia LEV
Effectivement, je suis complètement tombé amoureux de cette ville. Pour ceux qui sont en ce moment à Paris, allez voir l’exposition au Louvre de Pinsel :
http://www.louvre.fr/expositions/johann-georg-pinsel-br-un-sculpteur-baroque-en-ukraine-au-xviiie-siecle
Merci pour ce commentaire ! L’exposition de Pinsel au Louvre est magnifique!
Pour savoir plus : https://evacommunication.wordpress.com/2012/11/01/les-sculptures-dansantes-de-pinsel-au-louvre/
J’espère que mes pas me porteront à nouveau vers cette ville dans laquelle je me suis rendu trois fois. M’étant par la suite mis à lire sur l’Europe Centrale, la Pologne et l’Ukraine, aussi bien de la littérature que des documents historiques, je me suis aperçu que le nom de L’Viv ou L’Vov revenait sans cesse. Tant pour l’évocation de la question juive, dont elle fut la caisse de résonance de sa spiritualité ou de ses souffrances, que comme pivot des luttes féroces d’influence germano-polono-russo-soviétique. Quel destin que celui de cette ville, qui porte sur chaque pierre les traces de son adhésion à toutes ces cultures.
Envoutante, elle nous livre petit à petit ses secrets. On ne se délasse jamais !
Dans vos lectures, avez-vous, peut-être, des livres à nous conseiller.
Je vais faire un récapitulatif bientôt. Mais comme je vous le disais, ce ne sont pas des livres sur la ville, mais juste des récits dans lesquels des gens se réclament e cette ville, notamment Jan Karsky, le polonais qui a eu une activité clandestine pendant la dernière guerre. Celui qui a été reçu par Roosevelt en 42 ou 43 pour lui exposer le génocide juif, et qui a été gentiment écouté et plus ou moins ignoré. Il était de L’Vov.
Merci d’avoir partagé vos sentiments et vos connaissances de cette ville.
C’est une ville sublime et hors du temps ! à visiter !